Le radeau du migrant

  • Le radeau du migrant, 2017
    Exposé au Parti Socialiste d’Ivry-sur-Seine en automne 2019. Huile sur toile, 350 x 200 cm.
  • Le radeau du migrant, 1990
    250 x 200 cm
  • L’Agora
    160 x 225 cm
  • L'attente de Sophie Bernard
    L’attente
    220 x 270 cm
  • Photo de l’atelier de Sophie Bernard

Sophie Bernard. Naufrages, Passion et Compassion.

Avec « Naufrage » et « Odyssées », Sophie Bernard cherche à nous alerter d’un état d’urgence, qu’il s’agisse de l’exil, de l’isolement, de la pauvreté, ou encore de la migration. Châssis, radeau, échelle et nombre d’or y sont brisés, l’eau et la peinture jaillissent autour des noyés et ce qu’il en reste, des corps en morceaux. Seules les mains témoignent de vie et de survivance : l’une dessine et l’autre « crie » au secours dans une mare de destruction.

À la manière de Tintoret, où dessin et peinture se confondent, où la vitesse fulgurant d’un mouvement s’arrêta brusquement et les perspectives fuient et s’envolent, elle montre l’instant où l’espoir s’évanouit avec l’échelle qui s’envole et des scènes de la passion, la mise au tombeau, resurgissent et appellent à la compassion. Les grands drames de l’humanité transmis par la peinture, la mise au tombeau, les martyrs, les naufragés du « Radeau de la Méduse », l’artiste ne les trouve pas seulement dans l’histoire de l’art, mais dans la rue, dans notre vie contemporaine, où ils s’appellent misère, violence et souffrance. La survivance et la migration des gens et des images, sont le sujet de prédilection de l’artiste pour laquelle l’holocauste reste un cauchemar et un drame de l’humanité que seule sa main peignant et dessinant peut affronter.

Rosi HUHN, Historienne de l’art et critique d’art.

Avant-propos du catalogue de l’exposition « Migrations »

En tant que commissaire d’exposition, Sophie Bernard, peintre de la Ruche, aujourd’hui installée à Ivry-sur-Seine, invite Nisa Chevènement, Hélène Hourmat, Ari Rossner et Jean-Luc Bertini à exposer leurs œuvres ensemble dans les nouveaux locaux du PS qui, pour une deuxième fois depuis son installation à Ivry-sur-Seine, ouvre ses portes aux artistes et au public.

Sans être ni un manifeste artistique ni un programme politique réunissant les exposants, il y a, au-delà des sympathies et des affinités, un engagement éthique et esthétique : les artistes, à travers leurs œuvres – que ce soit la peinture, la sculpture, les photos ou les dessins – prennent position pour un art responsable et vaillant envers la société. Ils nous font part de leurs visions, de leurs ressentis et de leurs partis pris dans des matières et des supports qui sont les leurs. Sophie Bernard propose comme lieu symbolique une « Agora », où artistes, œuvres et public peuvent s’échanger, dialoguer, se distinguer ou complémenter. Le sujet de l’Agora prend tout son sens aussi dans un lieu où débats politiques et sociaux se forgent.

Rosi HUHN, Historienne de l’art et critique d’art.